Cet
oiseau n'est pas d'ici.
Regardez son bec, ses plumes
Et ses ailes frangées d'écume.
Cet oiseau n'est, pas d'ici.
Sa chanson m'est inconnue
Et la nuit, quand je sommeille,
Elle m'éveille
Et m'émerveille,
Comme une chanson des rues.
Tout le jour, tout le jour, sur le mur du voisin,
Mon oiseau pique du raisin.
La chatte en a peur à cause de son oeil vert
Qui regarde l'univers de travers.
Il nous fait peur, un peu,
A cause de son oeil bleu,
De son oeil qui change de couleurs,
Simplement pour nous faire peur.
Un oiseau de paradis ? Drôle d'oiseau, regardez-le sortir
en chapeau haut de forme.
Où va-t-il ? Il est énorme, il bouscule les passants,
le voici dans l'autobus, il demande la monnaie prétentieusement
à une dame, d'un ton sec, la monnaie de cent prétentieusement
du bout du bec. Il est partout à présent, au théâtre,
sur les Champs-Élysées, dans ma chambre, dans mon
lit.
Est-ce bien la place d'un oiseau ici, fut-il de paradis ?
Cet oiseau n'est pas d'ici.
D'où vient-il ? C'est un mystère,
Un mystère de la terre...
C'est un oiseau de paradis.
|