Vous,
Soldats, qui jamais n'avez eu peur,
Ecouter le chant du Vautour,
Le chant immortel.
Je chante Mansou, le Vautour de gloire.
Qui de vous osera dire "Non"
Si l'oiseau de gloire dit "Oui" ?
Qui osera tenir tête à Mansou ?
Malheur sur lui !
Il ne reverra la lumière du jour.
Au
Roi de Diakourouna, je dis cela fut fatal.
Mansou-le-Glorieux a mandé vers lui
Samanial Ban Ana Baâ.
Le plaisantin lâcha une plaisanterie.
Le Vautour ne goûte pas les plaisanteries,
Il comprend mal le rire, Mansou-le-Vautour.
Dans Diakourouna, Mansou l'a saisi,
Et la tête de Baâ n'est plus sur son cou.
Je
chante le Vautour dans sa gloire.
Quand il se pose, il ouvre un gouffre en terre.
Le Vautour plane haut dans l'espace,
Il a quatre ailes.
Quand il prend le vol, de ses griffes puissantes,
Le sol est mis à vif.
Le Vautour méprise les lâches.
Il ne mange le coeur des braves tombés dans le combat.
Léopold
Sédar Senghor
Traductions Poèmes africains, publiés par
Armand Guibert