(chant bambara du Mali)

 

Mais laisse-moi, ô Dyambéré!
Toi qui portes l'écharpe aux franges longues,
Laisse-moi chanter les oiseaux.
Les oiseaux qui écoutèrent la Princesse en allée
Et reçurent ses confidences dernières.
Et vous, Jeunes Filles, chantez, chantez doucement
Iah!... Iah!... le bel oiseau.
Et toi, Maître-du-fusil-formidable,
Laisse-moi contempler l'oiseau que j'aime,
L'oiseau que mon ami et moi aimons.
Laisse-moi, Maître-du-boubou-éclatant,
Maître aux vêtements plus brillants que la clarté du jour,
Laisse-moi aimer l'oiseau d'amour.


Léopold Sédar Senghor
Traductions Poèmes africains, publiés par Armand Guibert